Oniomanie : définition, traitement, méthodes pour changer
Oniomanie : définition, traitement, méthodes pour changer
L’oniomanie ou fièvre acheteuse est un problème psychologique se manifestant par le besoin absolu de faire des achats. Contrairement aux achats impulsifs considérés comme normaux, l’oniomanie consiste à acheter des choses inutiles. Les personnes atteintes par ce trouble mental regrettent toujours leurs emplettes après l’euphorie aux moments des achats.
Comment définir l’oniomanie ?
Découverte en 1915 par le psychiatre Emil Kraeplein, l’oniomanie se définissait comme étant la manie compulsive des achats. Récemment, cette forme de trouble obsessionnel compulsif refait surface avec l’influence de la publicité. Les femmes, naturellement addictes au shopping, sont les plus souvent atteintes par ce problème psychologique. Emprisonnés dans un cercle vicieux, les patients souffrant de cette manie tombent toujours dans la dépression après chaque achat effectué qui s’avère inutile.
Dans le domaine de la psychiatrie, l’oniomanie se dit d’une dépendance sans drogue qui commence par le besoin impérieux d’acheter quelque chose et qui se termine par un profond regret de voir que cette chose ne servira finalement à rien. Ce trouble serait souvent causé par un problème psychologique lié à la petite enfance du patient. Ce dernier aurait, durant son enfance, souffert de plusieurs sensations de vide tant émotionnelles que physique. Ces sensations n’ayant pas été comblées jusqu’à l’âge adulte, la personne concernée devient une acheteuse compulsive sans pour autant comprendre pourquoi elle a réellement fait ces achats.
Quelles sont les conséquences de l’oniomanie ?
Les conséquences de l’oniomanie ne sont malheureusement que négatives et elles affectent et la situation psychologique de la personne concernée et sa situation financière.
Les répercussions de l’oniomanie s’apparentent en tout point à l’addiction au shopping. Le patient atteint ne se pose aucune limite dans ses achats. Les personnes atteintes de ce trouble psychologique n’échappent jamais à l’état de découvert voire un état de surendettement. En effet, ces personnes dépensent plus qu’ils ne gagnent sans pour autant prioriser leurs achats. Les psychiatres appellent cela la prodigalité.
Ces dépenses excessives sont d’autant plus prononcées depuis l’apparition des paiements par carte bancaire. Le fait de ne pas voir l’argent physiquement contribue beaucoup dans l’acte d’achat. En effet, voir un billet de 50 ou 100 € et devoir le donner au caissier peut retenir quelqu’un et ne pas effectuer l’achat. Par contre, si la personne paye par sa carte, elle ne verrait pas la différence entre 50 et 500 €.
Quant aux conséquences psychologiques, l’oniomanie entraines des répercussions graves sur l’état de santé du patient atteint. Déçu par ses achats inutiles, ce dernier devient bipolaire et passe d’une joie incomparable à une tristesse démesurée. Il arrive même que l’achat compulsif effectué entraine des troubles alimentaires inhabituels (anorexie, boulimie…) qui a leurs tours entraineront d’autres troubles mentaux comme l’hypersensibilité.
Le plus souvent, les personnes atteintes souffrent d’une grande dépression dû à un manque non comblé par tous ses achats.
Une des conséquences la plus grave est la mise en tutelle de la personne atteinte. En effet, la personne qui ne contrôle plus ses dépenses peut s’éloigner petit à petit de son entourage. Ceci le met dans un cercle vicieux manque-achat. Cela entrainant une dépense incontrôlée qui peut entrainer un interdit bancaire ou des poursuites judiciaires.
Quels sont les éléments déclencheurs de l’oniomanie ?
Plusieurs facteurs peuvent déclencher l’oniomanie mais il en existe deux qui se distinguent du lot. Ce sont les facteurs psychologiques et l’environnement où vit la personne.
Ces dernières années, il a été remarqué que ce trouble psychologique a surtout été déclenché par la publicité qui joue aujourd’hui un grand rôle d’influenceur. En effet, la culture occidentale, qui est basée sur la consommation est l’un des éléments qui déclenche cette maladie. D’ailleurs, toutes les propositions commerciales vues dans les publicités (les remises, possibilités de retours…) incitent les gens à acheter sans compter mêmes des choses qui ne leurs sont pas utiles.
Ainsi, si la personne atteinte est déjà faible psychologiquement elle ne réussira à aucun moment à se détourner des publicités et abandonner l’idée d’acheter.
L’action d’achat peut également avoir été déclenché par un problème psychologique qui existe depuis l’enfance de la personne. Selon les psychologues, les patients atteints du syndrome de l’oniomanie ont souvent souffert d’une sensation de vide non comblée dans l’enfance. A l’âge adulte, ce vide non comblé va diminuer la confiance en soi de la personne, qui essayera de toutes les manières possibles de se sentir bien. Il fera alors tout son possible pour se débarrasser de cette sensation. La personne s’acharne alors sur sa situation financière d’une façon impulsive pour mettre fin à cet état d’anxiété. Une personne atteinte d’oniomanie de dire : « À travers le shopping, je comble un manque. Lorsque j’achète je me sens dans une euphorie qui calme mes angoisses. »
Quels sont les symptômes de l’oniomanie ?
Ce trouble psychologique de l’achat impulsif ne se manifeste que par deux symptômes :
- Un achat euphorique d’un article ou d’une marchandise qui ne doit pas être une priorité pour la vie de la personne
- Une crise d’anxiété négative qui vire à la dépression après l’achat: cela se traduit par une culpabilité de l’acheteur après avoir analyser le rapport propriété/prix entre l’article acheté et la somme dérisoire dépensée pour l’acquérir.
- Une envie d’acquérir certaines choses et non de les posséder
Les achats peuvent varier d’une personne à l’autre mais en général, l’achat des femmes est concentré dans l’habillement. Les hommes quant à eux sont plus dans les gadgets électroniques et automobiles.
Toutefois, ce qui différencie l’oniomanie des achats impulsifs non considérés comme troubles mentaux, la culpabilité que ressent le concerné n’aura aucune influence sur l’avenir. Même si le patient atteint se culpabilise et se morfond après son achat, il sera capable de retomber dans le même piège le lendemain même.
Quels sont les traitements de l’oniomanie ?
Il n’existe pas de traitement standard pour ce genre de maladie. Par contre, après des études, les professionnels du métier ont pu trouver deux méthodes qui fonctionnent et qui ont déjà été prouvé par leurs efficacités. Comme il a été dit plus haut, l’oniomanie est classée dans les troubles psychologiques. Le premier traitement est alors un traitement médicamenteux pour soigner la dépression. Le second traitement consiste à faire suivre une thérapie aux patients atteints.
Comme tous les troubles psychologiques, la première étape vers la guérison pour le patient est l’acceptation. Si la personne reconnait d’elle-même qu’elle est atteinte d’oniomanie, c’est déjà un grand pas. C’est en reconnaissant sa maladie que la personne peut aller chercher de l’aide extérieur. Cet aide sera celui d’un suivi psychologique par un professionnel.
Le traitement préconisé par les médecins, et qui est le plus efficace est la psychothérapie. Effectivement, se faire suivre par un médecin aide le patient à identifier la vraie cause de son addiction. A partir de là, un traitement personnalisé et adapté aux besoins du patient est alors prescrit. Dans la majorité des cas, le médecin prescrit des anti-dépresseurs aux patients. Ceci dans le but de les aider à sortir petit à petit de la dépression.
Un autre traitement qui est tout aussi efficace est la thérapie cognitivo- comportementale. Cette thérapie consiste à faire reconnaitre la personne les problèmes liés à ses pensées, ses comportements et ses sentiments. Notez que ces derniers sont les facteurs qui poussent les personnes à l’achat compulsif s’ils causent un mal-être. Cette technique vise donc surtout à éliminer les problèmes internes du patient. La thérapie cognitivo- comportementale peut être fait par un professionnel ou par la personne malade si elle se sent assez forte pour surmonter sa maladie seule.
Quelles sont les méthodes pour changer ?
Il existe plusieurs méthodes à adopter pour se sortir de l’oniomanie. Certaines sont des résolutions à prendre par soi-même :
- Rehausser l’estime de soi : cela consiste à se réévaluer. Une des causes qui peuvent pousser à l’achat compulsif est l’envie de combler un vide qui peut être causé par une petite estime de soi. La personne doit alors prendre des décisions qui va l’amener à croire plus en lui-même.
- Revoir sa comptabilité : qui n’est pas toujours un travail amusant mais cela permet à la personne de quantifier ses dépenses. Cet exercice provoquera un choc qui fera que la personne sera plus attentive à ses futures dépenses.
- Penser à payer les achats en liquide. Comme vu plus haut, le fait de voir les billets sortir des poches peut réprimer l’envie d’achat.
- Ne pas rester seul parce que cela crée ou augmente la sensation de manque qui est déjà bien présente.
Il existe aussi des groupes de parole dans lesquels le psychothérapeute peut rediriger le patient. Ces groupes aident les patients à se libérer de leur maladie par la prise de parole. Les séances se font étapes par étapes. Au fur et à mesure que les séances avancent, les patients se sentent de plus en plus libérés de leurs addictions. Il faut aussi savoir que ces groupes de paroles sont souvent dirigés par des professionnels. Il n’y a donc aucun doute à avoir quant à l’efficacité de ce genre de thérapie.
Malgré tous ces méthodes, il ne faut pas arrêter de magasiner. Au contraire, il y a la thérapie par l’achat. Ce qu’il faudrait apprendre surtout c’est la maitrise de soi dans les achats. Il faut réapprendre à se faire vraiment plaisir quand on achète quelque chose.
Que disent les statistiques sur l’oniomanie ?
Quelques études ont pu montrer des chiffres alarmants sur l’oniomanie.
En effet :
- 5,8% de la population présenteraient un trouble d’achat compulsif dont la majorité sont des femmes.
- L’âge moyen des personnes atteintes d’oniomanie est de 40 ans. Mais il faut savoir que cette maladie peut se manifester même très tôt dans l’adolescence.
D’autres études montrent que les périodes de soldes sont les plus dangereuses pour les personnes malades. Etant donné que tous les articles sont soldés, les malades achètent sans compter. Pour y remédier, n’hésitez surtout pas à appeler quelqu’un pour vous accompagner si vous êtes obligé de sortir faire des achats.
L’apparition récente des sites de ventes en ligne aussi augmente significativement les pulsions des acheteurs compulsifs. Il s’est avéré que le fait de pouvoir remplir son panier virtuel constitue aussi une satisfaction passagère pour les personnes atteintes d’oniomanie. A cela s’ajoute le fait que le paiement se fait en tapant le numéro de sa carte bancaire. Le fait de ne pas voir physiquement l’argent sortir équivaut à ne pas sortir d’argent du tout pour les personnes atteintes d’oniomanie.
Que disent les personnes qui s’en sont sorties ?
« Avant, quand j’étais accro au shopping, je vivais ça comme un sport. Le plaisir, ce n’était pas réellement de porter ces nouvelles fringues ou nouveaux produits de beauté que je venais de m’offrir. Mais plutôt de les acheter, de les posséder et de savoir que je les possédais. A tel point que j’accumulais tout et n’importe quoi dans mon studio d’étudiante / de jeune travailleuse.
Ajoutez à cela le fait que je suis devenue blogueuse et que ça a aggravé mon cas. J’achetais juste pour alimenter le blog. Et puis, quand les blogs sont devenus tendances, les marques m’ont envoyé plein de choses – que je ne demandais pas forcément. Franchement, au début, c’était grisant. J’avais l’impression que c’était Noël tous les jours, que l’on me faisait plein de cadeaux. Et puis, il y a 2 ans 1/2, j’ai eu une grosse prise de conscience. » SOURCE
Ajoutez à cela le fait que je suis devenue blogueuse et que ça a aggravé mon cas. J’achetais juste pour alimenter le blog. Et puis, quand les blogs sont devenus tendances, les marques m’ont envoyé plein de choses – que je ne demandais pas forcément. Franchement, au début, c’était grisant. J’avais l’impression que c’était Noël tous les jours, que l’on me faisait plein de cadeaux. Et puis, il y a 2 ans 1/2, j’ai eu une grosse prise de conscience. » SOURCE
Cela pour dire que malgré le fait que ce soit une vraie maladie psychologique, les patients souffrants de l’oniomanie peuvent s’en sortir. Mais il faudrait que cela commence par une prise de conscience de son addiction.
L’oniomanie en conclusion ?
L’oniomanie est une pathologie à ne pas prendre à la légère. En effet, si la personne atteinte ne se prend pas en main ou n’est pas prise en main à temps, elle risque des conséquences graves. Tant sur sa santé mentale que sur le plan financier. Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que toutes maladies se soignent. Et de nos jours, les thérapies fonctionnent très bien.
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